La pleine conscience : une approche différente des compulsions alimentaires
Maîtriser totalement son alimentation pour façonner son corps, façonner sa santé ? On croit souvent que c’est pour le mieux !
Et c’est en partie vrai, l’alimentation influence la santé (c’est pour ça que la micronutrition fait partie de ma pratique). Le risque, c’est quand la règle “je dois bien manger pour être en bonne santé” altère la perception des sensations alimentaires et annule le côté plaisir et convivial, quand l’injonction à parfaire son alimentation rigidifie notre comportement. L’association G.R.O.S en parle très bien dans son article “l’utopie de l’alimentation parfaite”.
Dans cet article, je vous explique les pièges des pensées inflexibles et je vous propose quelques astuces pour introduire de la bienveillance et de l’auto-compassion. La pleine conscience permet d’augmenter la fluidité de la relation à soi et à l’alimentation.
Les efforts de contrôle de l’alimentation sont souvent contreproductifs
“Les efforts de régulation du comportement alimentaire des mangeurs occidentaux obtiennent paradoxalement des résultats opposés à ceux qui étaient recherchés.” déclare l’association G.R.O.S. dans l’article cité. Pour vous donner un exemple concret de situation, ce n’est pas rare qu’un patient me confie cet enchaînement de pensées : “Le chocolat ça/me fait grossir, je ne dois pas manger de chocolat. Je vais en manger le moins possible.”
Une partie de la mise en application d’une alimentation parfaitement non grossissante, dans l’esprit de ce mangeur, correspond à “je ne dois pas manger de chocolat.”
L’effet de transgression de l’abstinence : les conséquences néfastes des règles inflexibles
Étant donné que manger du chocolat est interdit, le mangeur peut essayer d’ignorer l’envie d’en manger en le remplaçant par beaucoup d’aliments considérés comme autorisés (par exemple du poisson vapeur avec des brocolis). Mais ça ne fait pas passer l’envie de chocolat. Moralité, après avoir mangé une belle assiette de légumes et poissons et peut-être même un ou deux fruits en plus, l’envie de chocolat est toujours là et on mange malgré tout un carré. Et là, tout s’enchaîne.
“Mince je m’étais juré de pas en manger … Foutu pour foutu, j’en mange un deuxième carré, puis deux, puis trois, et puis, mince, j'ai fini la tablette ! Je me sens coupable … Promis, demain j’arrête ces bêtises !”
Au final, en essayant de respecter cette règle alimentaire, le mangeur a fini par manger beaucoup plus de calories que s’il avait simplement mangé quelques carrés de chocolat lorsqu’il en a eu envie. Mais avait-il vraiment le choix de faire autrement ?
La fusion cognitive rigide nous prive de notre capacité à faire des choix
Repensez à la dernière fois où votre esprit vous a servi une règle ou un jugement. Par exemple : “je suis nul.le” ou “le chocolat ça fait grossir” ou encore “je ne dois pas manger de chocolat”.
Qui peut prétendre être dépourvu de cette petite voix qui nous juge, nous donne sans arrêt des conseils, des injonctions ou même des ordres ? On l’a souvent hérité de nos parents, ou de quelque figure paternelle ou maternelle, et elle ne nous veut que du bien.
réinjecter de la souplesse dans notre alimentation
La dernière fois que vous avez entendu cette voix, avez-vous accepté de suite le contenu de cette pensée et donc estimé que cette pensée était réelle ? Parce que nous fusionnons avec nos pensées et prenons pour vrai ce qu’elles nous racontent, nous pouvons avoir l’impression que nous devons nous conformer à ce qu’elles nous conseillent de faire et que nous n’avons pas le choix. Nous sommes alors bloqués dans un comportement.
Et plus les règles de mes “il faut je dois” sont rigides et nombreuses, plus il est difficile de les respecter et plus les effets de transgression de l’abstinence sont forts, et donc potentiellement les compulsions alimentaires !
créer un espace de choix et de flexibilité avec la pleine conscience
La pleine conscience permet de voir les choses sous un autre angle et de comprendre que les pensées, de les comprendre des événements mentaux à ne pas toujours prendre au pied de la lettre.
Lorsqu’une pensée surgit dans votre esprit, la pleine conscience vous permet de la considérer comme un simple événement du mental. Vous pouvez en devenir conscient au moment même où elle apparait et quand elle finit par passer..
Pour ouvrir les perspectives liées aux pensées du quotidien, vous pouvez aussi :
utiliser des métaphores, gestes, images : et si c’était une amie qui vivait cette situation ou avait cette règle, qu’est-ce que je lui dirais ?
reformuler les pensées : j’ai la pensée que, ma tête me dit que, j’observe une pensée …
décrypter et voir la fonction des pensées (ce qu’elles poussent à faire, ce qu’elles font vivre) plutôt que de focaliser si elles sont vraies ou fausses : ma tête me dit que je suis nul.le, elle a tout simplement peur que je ne sois pas aimé.e et puis cette pensée me pousse à faire des efforts dans certaines circonstances de ma vie
La méditation peut nous aider à identifier et à observer nos pensées, comme des nuages qui passent dans le ciel. Elle nous permet de créer un espace entre le soi observateur et nos pensées. Pourquoi ne pas commencer à s’exercer dès maintenant avec la vidéo ci-contre ou pendant les accompagnements à la méditation que je propose ?
PS : je suis une thérapeute qui utilise la pleine conscience. Je peux donc vous aider à mettre en pratique le contenu de cet article !
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